Quelle prévention pour les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS)

Pourquoi les troubles musculo-squelettiques surviennent-ils ?

Les TMS résultent d’un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations et contraintes auxquelles il est exposé. Ils peuvent apparaître rapidement. Toutefois, ils s’installent le plus souvent de façon progressive après une longue période de sollicitations intensives des parties du corps atteintes.

Toutes les activités peuvent entraîner leur apparition :

  • Le lien entre des activités professionnelles et la survenue et l’aggravation des TMS est aujourd’hui bien établi. C’est pourquoi, beaucoup de ces TMS sont inscrits aux tableaux des maladies professionnelles.
  • Les loisirs (le jardinage, le bricolage, la pratique sportive…) peuvent également provoquer leur survenue.

 

Quels sont les facteurs de risques d’apparition des TMS ?

Les facteurs favorisant les TMS sont multiples : on parle de pluricausalité. Outre les activités professionnelles et extra–professionnelles, les facteurs individuels jouent également un rôle.

Les facteurs biomécaniques et environnementaux

Il s’agit des mouvements de force, des postures extrêmes, telles que :

  • les gestes effectués les bras au–dessus des épaules, les mouvements de torsion du poignet, du tronc, la flexion et l’extension du coude ;
  • la répétition fréquente du même geste qui fait appel aux mêmes groupes de muscles et d’articulations ;
  • le travail statique ;
  • le port de lourdes charges ;
  • les vibrations et chocs mécaniques : par exemple, les conducteurs de camion ou d’autobus subissent des vibrations de tout le corps. Les outils électriques produisent des vibrations localisées…

L’environnement joue également un rôle :

  • Le froid et le bruit sont des facteurs aggravant les contraintes mécaniques.
  • un éclairage déficient : effectuer une tâche sous un éclairage inadapté peut également favoriser l’apparition d’un TMS et entraîner une posture inconfortable. Par exemple, un mauvais éclairage lors du contrôle de la qualité des pièces peut pousser un salarié à fléchir son cou de façon excessive pour mieux voir.

Les contraintes psychosociales

Ces facteurs reposent sur la façon dont le travail est perçu par les salariés comme :

  • l’insatisfaction d’un travail monotone ;
  • le manque d’autonomie ;
  • la tension engendrée par les délais à respecter (pression temporelle) ;
  • le manque de reconnaissance professionnelle et des relations sociales dégradées ;
  • l’absence de soutien du supérieur hiérarchique et des collègues ;
  • l’insécurité de l’emploi.

Les contraintes organisationnelles

Elles sont liées à l’organisation du travail (rythme de travail, horaires, contenu du travail…), aux conditions d’exercice du geste professionnel (délai de réalisation trop court, temps de récupération insuffisant…)

Les facteurs individuels favorisant

L’âge est responsable d’un vieillissement des structures péri-articulaires.

La fragilité physique (diabète, hypothyroïdie, rhumatisme inflammatoire, fatigue, surpoids, baisse de l’immunité) ou la fragilité psychologique sont à prendre en compte dans l’apparition des troubles musculo-squelettiques

Quelles sont les obligations de l’employeur concernant la santé des salariés ?

La législation française encadre la prévention et la protection des salariés au travail en matière de santé et de sécurité.

Chaque employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des salariés comme l’expliquent les articles L 4121-1 à -5 du code du travail.

Ces dispositions comprennent :

  • Des actions de prévention des risques professionnels ;
  • Des actions d’information et de formation ;
  • La mise en place d’une organisation et des moyens adaptés.

L’employeur doit veiller à l’adaptation de ces mesures pour obtenir un changement des circonstances et une amélioration des situations existantes.

En France, la jurisprudence considère qu’il s’agit d’une obligation de sécurité de résultats et pas uniquement de moyens. En d’autres termes, la mise en conformité ne suffit pas. Il est impératif de parvenir à l’effet escompté.

Le Code du travail énonce à l’article L. 4121-2 neuf principes généraux de prévention :

1° Eviter les risques ;

2° Evaluer les risques qui ne peuvent pas être évités ;

3° Combattre les risques à la source ;

4° Adapter le travail à l’homme, en particulier en ce qui concerne la conception des postes de travail ainsi que le choix des équipements de travail et des méthodes de travail et de production, en vue notamment de limiter le travail monotone et le travail cadencé et de réduire les effets de ceux-ci sur la santé ;

5° Tenir compte de l’état d’évolution de la technique ;

6° Remplacer ce qui est dangereux par ce qui n’est pas dangereux ou par ce qui est moins dangereux ;

7° Planifier la prévention en y intégrant, dans un ensemble cohérent, la technique, l’organisation du travail, les conditions de travail, les relations sociales et l’influence des facteurs ambiants, notamment les risques liés au harcèlement moral et au harcèlement sexuel, tels qu’ils sont définis aux articles L. 1152-1 et L. 1153-1, ainsi que ceux liés aux agissements sexistes définis à l’article L. 1142-2-1 ;

8° Prendre des mesures de protection collective en leur donnant la priorité sur les mesures de protection individuelle ;

9° Donner les instructions appropriées aux travailleurs.

L’employeur doit s’appuyer sur ce cadre pour mettre en place une démarche de prévention adaptée aux situations pouvant se présenter au sein de l’entreprise.

 

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